Le Procès Mazanqui vient de s’achever, a laissé une trace importante dans le paysage judiciaire français. Outre la gravité des actes reprochés, les excuses exprimées par les accusés ont suscité l’étonnement et parfois l’indignation.
Après près de trois mois d’audiences, la défense de l’accusé a dévoilé des explications pour le moins surprenantes. Là culture du viol et le traitement des victimes ont été mis en lumière à travers des justifications parfois grotesques.
Le procès s’est concentré sur l’histoire tragique de Gisèle Pélicotqui a été livrée à des étrangers par son propre mari pendant près de dix ans. Droguée et inconsciente, elle a été victime de viols répétés, souvent filmés et révélés lors du procès.
Les audiences ont donc vu plusieurs déclarations choquantes. L’un des plus frappants vient de l’accusé Mohamed R., qui a déclaré : “Je ne l’ai pas entendu ronfler, j’ai des acouphènes”. Cette phrase résume parfaitement l’absurdité de certaines défenses.
Un autre prévenu a déclaré : “Je pensais juste qu’elle était ivre ou endormie.”. L’incapacité à comprendre les conséquences de ses actes est un thème récurrent. La loi est claire : l’inconscience d’une personne constitue un viol, quel que soit l’état de la victime.
Redouan E., infirmier diplômé, a également tenté d’expliquer son comportement. “Je n’ai pas pensé qu’elle pourrait être droguée.”dit-il. Une déclaration d’un professionnel de la santé qui remet en question sa formation et ses responsabilités.
Une autre excuse qui a retenu l’attention est celle de Christian L. : “Ce n’est pas moi dans les vidéos, c’est mon corps, mais ce n’est pas mon cerveau”. Il reconnaît son acte, tout en tentant de dissocier son corps de son esprit, une défense psychologiquement troublante.
Abdelali D. a affirmé ne pas se reconnaître dans les vidéos. “Ça doit être mon double”il a juré. Grâce à cette justification absurde, il espérait échapper à ses responsabilités.
Des déclarations sur les soi-disant « pratiques de couple » sont également présentes. « J’y suis allée pour un couple libertin »» a mentionné Nizar H. Dans sa version, la victime aurait participé volontairement, ce qui n’était évidemment pas le cas.
Un autre accusé, Fabien S., a consterné le tribunal en affirmant : “Je pensais qu’elle était complice”. Ce mépris total pour la victime révèle une grossière incompréhension de la notion de consentement.
Plusieurs prévenus ont également fait preuve d’une indifférence glaciale. Joan K., 22 ans, a répondu à la question de savoir s’il se demandait si la victime était d’accord avec un “Je ne me suis pas posé une seule fois cette question”. Des propos qui choquent, et qui témoignent d’un mal-être social profondément ancré.
Quant à Jean-Marc L., l’un des doyens du groupe, il a simplement déclaré : “Je n’y ai pas pensé” lors de la notification aux autorités. Cette apathie soulève des questions éthiques sur la responsabilité individuelle dans de telles situations.
Les excuses ne s’arrêtent pas là. Patrick A., affirmait avoir été ” force “arguant qu’il ne pouvait être tenu responsable de ses actes. Sa tentative d’échapper à ses responsabilités face à l’horreur de ses actes révèle un besoin d’échapper à son zèle coupable.
Un accusé a même tenté de réclamer une sorte d’autorisation à Dominique Pélicot, le mari de la victime. “Son mari m’a donné la permission”» a réclamé Romain V. Cette défense insensée illustre l’étrangeté du système de valeurs chez certains accusés.
La complexité des motivations des prévenus n’a pas échappé à l’avocat de la défense qui a porté l’affaire devant le tribunal correctionnel du Vaucluse. Ils ont construit un discours qui peine à convaincre avec des justifications souvent absurdes.
Des phrases comme “Je ne suis pas un violeur, j’ai été piégé” ou “Je suis victime du système” émergé. Ces déclarations témoignent de leur refus d’accepter la réalité de leurs actes. Une autojustification qui reflète un profond état de déni.
Par ailleurs, le procès a rappelé une réalité que beaucoup préfèrent ignorer : le profond mépris envers les victimes. “Je suis la victime, je ne savais pas que j’étais filmé” est une autre déclaration reçue dans la salle d’audience. Un renversement de rôle choquant.
Certains accusés ont cherché à minimiser leurs actes. “Ça n’a duré que 5 minutes, ça ne compte pas”a été prononcé comme une tentative de relativiser l’agression. Cette banalisation de la violence est un signe alarmant dans une société où les comportements doivent être scrutés et dénoncés.
Certains groupes de victimes ont exprimé leur désespoir face à ces excuses. Les propos de Gisèle Pelicot sont devenus symboliques de la lutte contre violence sexuelle En France. Son courage à tenir tête à ses agresseurs a suscité un élan de solidarité.
Bref, le procès Mazan sert de miroir reflétant l’état de la société face aux violences faites aux femmes. Les excuses émises, aussi potentiellement humoristiques soient-elles, révèlent la tristesse de comportements ancrés dans des logiques de déni.
La parole des victimes, comme celle de Gisèle, doit continuer à être mise en avant. Les souffrances endurées ne doivent jamais être atténuées ou minimisées. Les excuses des accusés servent d’avertissement aux > et d’écouter.